Incendies, inondations, accidents de la route… les technologies éléments incontournables de la sécurité publique

Longtemps considérées comme des gadgets, les technologies et notamment les drones, robots, casques de réalité augmentée ou autres réseaux de vidéo surveillance connaissent depuis quelques mois un fabuleux tournant dans leur développement. Elles font aujourd’hui partie intégrante des dispositifs de service des secours à la personne. Elles n’ont bien entendu pas vocation à remplacer les équipes d’intervention mais plutôt de faciliter leur tâche face aux flammes ou dans le cadre d’interventions en milieu difficile ou hostile. Alors quelles sont ces innovations qui renforcent la sécurité publique?

Les drones et les incendies qui ravagent le sud de la France. Ce sont certainement les équipements qui connaissent le plus fort développement. Equipés d’une caméra infrarouge, ces robots volants permettent de visualiser les points chauds et les personnes ou équipes présentes sur les lieux au moment d’un incendie. Ils facilitent les repérages mais aussi la progression des équipes. Un outil précieux pour les pompiers, en complément de l’hélicoptère, qui ont cependant des limites notamment lorsque le vent est élevé, comme cela s’est produit lors des derniers incendies. Autre point noir dans leur développement : la nécessité de former des pilotes au sein des équipes de secours. Nos regards sont aussi tournés vers les USA où Lockheed Martin a développé une unité de drones capable d’éteindre un incendie.

Le « robot pompier ». Made in France, ce robot est un véritable assistant personnalisé qui permet de commencer à éteindre un feu à distance ou éloigner les hommes des situations particulièrement à risque. Fabriqué par Shark Robotics, il pèse environ 500 kg et peut porter une demi-tonne de charge, tracter un tuyau rempli d’eau, localiser des corps grâce à sa caméra thermique et même repérer les fuites de gaz. Il est aussi très utile pour donner des éléments de renseignement en termes de températures. Il a déjà été choisi par de nombreuses brigades de pompiers et notamment la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

Des « wearables » et accessoires connectés pour décupler les capacités humaines. Ils ont fait sensation au dernier salon Expoprotection et sont en train d’arriver dans les brigades de pompier et de secours… ce sont des casques ou équipements type caméra infrarouge ou thermique intégrée capable de mettre à disposition des informations en réalité augmentée en temps réel, type plans des bâtiments ou différence de température pour que les pompiers et secouristes puissent mieux se repérer et réagir en intervention. Ces équipements intègrent aussi des systèmes de géolocalisation très précis permettant de détecter la présence de survivants ou de progresser dans les épaisses fumées. Les capteurs intégrés peuvent également mesurer la qualité de l’air, détecter la présence de gaz ou monoxyde de carbone tout en mesurant les signes vitaux des secouristes qui progressent sur le terrain.

La robotique, enfin, progresse… lentement. Depuis plusieurs années, des projets d’exosquelette sont présentés lors les différentes expositions robotiques. Pour autant, par manque de moyen, leur développement reste lent. Et pourtant, l’exosquelette motorisé pourrait être d’une aide importante pour décupler la force des pompiers ou secouristes et les aider à se déplacer ou transporter des victimes plus facilement tout en ménageant leurs forces. Or le développement de ces armures de temps modernes pose nombre de questions notamment sur les coûts énergétiques et des matériaux utilisés, des questions écologiques ou encore de synergie avec le travail humain.

Alors quels enjeux freinent encore leur adoption ?

Sans surprise, l’adoption de ces nouvelles technologies est d’abord freinée par un manque de budget du secteur public et une volonté d’amortir au maximum les équipements existants. Il sera d’autant plus dur d’intégrer ces systèmes intelligents et connectés dans un parc d’équipements vieillissant… Mais l’autre frein réside dans la couverture des réseaux de télécommunication rendant parfois impossible toute connexion ou présentant de nombreuses coupures. De gros efforts sont pourtant faits en France comme en témoignent les résultats très positifs du dernier rapport de l’observatoire / Déploiements mobiles en zones peu denses publié par l’autorité de régulation ARCEP.